Samir Gani, Directeur de publication de l’olivier magazine. Je suis aussi président du comité d’organisation du concours National de la meilleure HOVE Algérienne « Apulée » et directeur du salon international de l’olivier « S.I.O. Med Mag Oliva Algérie »
Etant spécialiste dans le marketing événementiel, et après avoir constaté l’énorme marge d’évolution que le secteur oléicole à devant lui à travers le monde je me suis intéressé de prêt à l’oléiculture depuis dix (10) ans ou j’ai développé le marketing oléicole en contribuant d’une manière active dans le développement et la promotion de l’oléiculture en Algérie et à travers le monde.
- Quel rôle joue le secteur oléicole en Algérie?
Je voudrais d’abord préciser que l’Algérie est au cœur du bassin méditerranéen. Son positionnement géographique lui offre l’un des climats les plus adéquats pour une excellente culture oléicole. L’Algérie est peut être méconnue dans le monde oléicole pour des raisons historiques et sociaux-économiques mais la production et l’exportation d’huile d’olive en Algérie existe depuis des centaines d’années.
Un nombre incalculable d’oliviers millénaires, des huileries anciennes et des amphores datant de l’époque romaines et même bien avant, sont des témoins qui nous rappel l’existence de cet OR liquide en Algérie à traversé les siècles jusqu’à ce jour.
Ceci pour dire que le secteur oléicole est un maillon important dans l’économie, le patrimoine et la culture Algérienne, tout comme c’est un aliment de base dans la diète Algérienne qui nous économise une importation de pas moins de cent vingt mille tonne d’huile d’olive et trois cent mille tonnes d’olive de table.
Si dans le passé, l’Algérien se contentait de produire sa propre consommation avec des méthodes souvent archaïques, la crise économique et la chute vertigineuse du prix du pétrole ont poussé les autorités Algériennes à changer de politique et opter pour une industrie oléicole capable de générer un excédent qui ira vers l’export, d’où l’émergence de nouvelles exploitations oléicoles de grande envergure et de nouveau territoires ou jadis, l’oléiculture était inexistante tel qu’au Sahara et sur les hauts plateaux qui sont des zones arides et semi arides.
L’Algérie avec ses 2 381 741 Km² est 2 fois plus grande que l’Italie, l’Espagne, la Tunisie, le Portugal et la Grèce réunis. L’Algérie, malgré toutes les turbulences politiques et une décennie de terrorisme subie, affrontée et vaincue, est passée de 190 000 Hectares à 500 000 hectares de plantations d’oliviers en moins de 20 ans. L’Algérie dispose du plus grand parc oléastres dans le monde, estimé à 300 000 hectares…. Ces paramètres ainsi que d’autres, font de l’Algérie le pays qui a le plus de potentiel de développement oléicole dans le monde.
Je peux dire qu’a moyen et long terme, l’économie Algérienne en particulier et le monde oléicole en général pourront compter sur et avec l’Algérie.
- Quelles sont les variétés d’olives cultivées en Algérie?
L’Algérie dispose d’un patrimoine oléicole constitué de quelques 160 cultivars autochtones et introduits des autres pays méditerranéen. Nous avons répertorié jusque la, plus de 70 variétés autochtones dans 36 sont déjà homologuées.
Parmi les varietés les plus connues et cultivées en Algérie, il y a la variété chemlal destinée à l’extraction d’huile d’olive et qui est prédominante au coté de la rougette de Métidja, la blanquette de Guelma, limli, aguenaw, guergour…
Pour les olives à double fin il y a la Sigoise qui est utilisée essentiellement comme olive de table au coté des varietés Azeradj, Bouchouk…
Toutefois, il y a de nouvelles varietés introduites en Algérie, surtout pour les cultures en intensifs et super-intensifs tel que l’arbequina et l’arbosana qui se comportent et s’adaptent très bien pour un rendement très satisfaisant.
- Comment est le marché de consommation d’huile d’olive en Algérie?
D’une part, la consommation d’huile d’olive en Algérie est de 2.5 Litres /Habitant/an en moyen, avec des pics dans certaines régions tel qu’en Kabylie qui atteignent sans exagérer les 15 L/H/an.
Cette moyenne de consommation est appelée à être augmenter dans les années à venir vu que les prix de vente qui ne sont pas à la porté du consommateur commencent à baisser et le consommateur prend de plus en plus conscience des bienfaits de l’huile d’olive sur sa santé.
D’autres paramètres rentrent dans l’ordre, à savoir, l’offre qui commence à dépasser la demande, ce qui pousse le producteur à diminuer sa marge de bénéfice. Il y a aussi la baisse du cout de reviens du à l’utilisation par les producteurs des nouvelles technologies de cueillettes et d’extraction qui leurs font gagner beaucoup de temps et d’argent… tout ca influencera à l’avenir sur le prix de vente et l’augmentation de la consommation.
D’autres parts, la tendance de consommation dans le passé était pratiquement à 99% dominée par l’huile d’olive vierge, voir même courante ou lampante, et cela était du aux mauvaises pratique de cueillettes, d’extraction et de conservation qui détériorent la qualité de l’huile d’olive. Du cout, l’Algérien c’est habitué au gout de cette huile.
Apres notre engagement pour l’amélioration de la qualité de l’huile d’olive Algérienne, nous avons entrepris beaucoup d’efforts à travers des compagnes de sensibilisations, l’organisation d’un salon international spécialisé, un concours national de la meilleure HOVE, des journées scientifiques, des formations en dégustation et analyses sensorielles…. Sans compter que nous avons occupé tous les espaces médiatiques (TV, Radio, Presse écrite, réseaux sociaux…) et j’avoue qu’au bout de 4 ans, le résultat est très satisfaisant et nous assistons à un changement progressif mais radical des tendances de consommateurs qui virent vers l’exigence de la qualité, à savoir l’HOVE.
- Quel est l’avenir de l’oléiculture en Algérie en tant que producteur et exportateur ?
L’avenir du secteur oléicole en Algérie est très prometteur, nous avons une marge d’évolution extraordinaire qui nous permettra de nous hisser parmi les 3 plus grands producteurs au monde. Un plan de relance économique est mis en place par le nouveau président de la république Algérienne ou le secteur agricole en général occupe une place prépondérante. Nous sommes entrains de concevoir le développement de la filière oléicole en améliorant parallèlement la qualité de notre produit mais aussi l’augmentation de la quantité pour atteindre dans un moyen terme les 1 millions d’hectares qui sont largement à notre porté.
Pour l’export, nous nous attendons à des excédents de production à l’avenir auxquels il faut trouver des débouchées. La promotion pour l’augmentation de la consommation localement est certes notre priorité mais cela ne sera pas suffisant. Pour cela, un travail en amant est entrain de se réaliser à travers la diminution du coup de reviens, l’optimisation du rendement, l’amélioration de la qualité, la création de consortiums, ainsi que d’autres actions tel que l’assainissement du climat d’affaire en Algérie qui ouvrirons les portes d’investissement et de partenariat avec des operateurs étrangers dans un esprit gagnant/gagnant.